Tu n'as pas changé...
Souvent je me suis levée de bonne heure pour m'entendre dire des choses fort désobligeantes. À la question, flatteuse, posée par certains journalistes de tabloïd (ou de télé-trash) -"Vous assumez des rôles qui ne sont pas totalement... 'évidents' pour une actrice" (sous entendu: comme vous) ou encore... "Chacun peut constater votre côté 'inoxidable'... quel est votre secret?". Rassurez-vous, volontairement, je n'emploie pas les vrais termes, tout en collant parfaitement à l'esprit.
Je vous passe les silences équivoques, allusions à peine voilées, à votre sale caractère, au montant mirobolant de vos cachets...
Plutôt que de pratiquer la brasse coulée, avec bredouillements inaudibles, feinte gêne, perplexité, je tente illico la natation synchronisée avec feu d'artifice, franc éclat de rire, sans omettre aucun de ces "trucs" de métier appris de Maman...
En fait, je rêverais de pouvoir lui répondre le plus ingénument du monde "mais mon choux, je ne suis pas plus inoxidable que ton dentier, tes implants, ton pacemaker ou ta moumoute"… Pas encore diplômée ès coups tordus, l'ingénue d'autrefois aurait pu ici trébucher, passant pour la parfaite idiote. Autrefois j'aggravais toujours mon cas, sans avoir le réflexe conditionné.
Aujourd'hui, je lui décocherais plutôt un petit coup de talon-aiguille bien ciblé dans l'entrejambe, sous le pupitre du studio. Serais-tu en train de me faire comprendre mon minou, qu'ainsi que tout le monde entier peut le constater, tu t'es pris dix ans dans la vue. Qu'il n'y a que le Crétin des Alpes, produit de terroir AOC, et les amibes, à la rigueur, qui n'évoluent jamais, quand toi tu continues de faire comme si…
"Tu n'as pas changé" est le genre compliment préjudiciable à ma naturelle modestie, déstabilisant au possible, masquant mal surtout l'ironie perfide. La vie étant une éternelle transformation, comme chacun sait. Ceci, en contradiction totale avec cette autre vérité, du Cinéma, qui voudrait que mon image devienne inaltérable comme par magie. Tout admirateur n'aimant pas voir vieillir ses idoles. Pour la bonne raison qu'en miroir, cela lui rappellerait trop qu'il n'a plus si bonne mine, depuis les premiers Marquise des Anges...
Je vous passe les silences équivoques, allusions à peine voilées, à votre sale caractère, au montant mirobolant de vos cachets...
Plutôt que de pratiquer la brasse coulée, avec bredouillements inaudibles, feinte gêne, perplexité, je tente illico la natation synchronisée avec feu d'artifice, franc éclat de rire, sans omettre aucun de ces "trucs" de métier appris de Maman...
En fait, je rêverais de pouvoir lui répondre le plus ingénument du monde "mais mon choux, je ne suis pas plus inoxidable que ton dentier, tes implants, ton pacemaker ou ta moumoute"… Pas encore diplômée ès coups tordus, l'ingénue d'autrefois aurait pu ici trébucher, passant pour la parfaite idiote. Autrefois j'aggravais toujours mon cas, sans avoir le réflexe conditionné.
Aujourd'hui, je lui décocherais plutôt un petit coup de talon-aiguille bien ciblé dans l'entrejambe, sous le pupitre du studio. Serais-tu en train de me faire comprendre mon minou, qu'ainsi que tout le monde entier peut le constater, tu t'es pris dix ans dans la vue. Qu'il n'y a que le Crétin des Alpes, produit de terroir AOC, et les amibes, à la rigueur, qui n'évoluent jamais, quand toi tu continues de faire comme si…
"Tu n'as pas changé" est le genre compliment préjudiciable à ma naturelle modestie, déstabilisant au possible, masquant mal surtout l'ironie perfide. La vie étant une éternelle transformation, comme chacun sait. Ceci, en contradiction totale avec cette autre vérité, du Cinéma, qui voudrait que mon image devienne inaltérable comme par magie. Tout admirateur n'aimant pas voir vieillir ses idoles. Pour la bonne raison qu'en miroir, cela lui rappellerait trop qu'il n'a plus si bonne mine, depuis les premiers Marquise des Anges...
À moins de nouvelle publication, plutôt fracassante, dans la revue "Nature" je saurais au minimum répondre pour les amibes, dont l'ADN reste stable et attesté depuis les origines de la Vie Terrestre, et dont le système reproductif fait qu'elles sont toutes la même "personne" depuis l'origine. Pour le Crétin des Alpes... on dispose d'un peu moins de recul pour être aussi affirmatif quant à sa non-évolution. Je pourrais m'inquiéter, par contre, d'être née quelque part dans un hameau à la fin de l'hiver, après plus de six mois d'isolement dans un massif au relief accidenté... Ayant de ce fait, de grandes chances d'être issue d'une lignée de consanguins notoires...
En vérité, j'aimerais penser que je suis inaltérable... Ainsi, après l'interminable liste des remerciements à ma remise de César, je pourrais envoyer illico un SMS à Maman, Outre-Tombe, pour la remercier. Elle m’a souvent reproché ma mauvaise humeur. Prétexte en vérité, elle qui n’a jamais supporté de me voir lui grignoter ses rôles un à un. La mauvaise humeur conserve, la sienne était en acier trempé.
N’empêche, elle est bien en train de se faire boulotter par le fondement !
N’empêche, elle est bien en train de se faire boulotter par le fondement !
Pour être parfaitement juste, et équilibrée, devrais-je rappeler à tous les Tabloïd ce que je dois à mon chirurgien, à mon coiffeur, mon maquilleur, aux chef-ops des productions Paramount, à la société productrice de Botox, au Viagra, que sais-je encore… La liste serait infinie…
Alors comme ça, oui… je n'ai pas changé…
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