Dans un ordre
Et des dimensions qui nous plaisent
Et des dimensions qui nous plaisent
Reconstituons le Puzzle,
Je vous prie, gros ou petit.
Dans le désert Hoggar,
Sahara, Néguev,
Texas, Mexique, Arizona,
Il y a...
Pierre, cailloux, rocher,
Sable en quantité.
Il y a...
D'autres cailloux, d'autres pierres,
Du sable encore,
Du sable beaucoup,
Du sable à satiété.
Il y a...
Tout ce qu'on peut y recenser.
Mais nul doute que
Pour nous encore
Il restera...
Le Vide!
Depuis l'Empreinte de notre talon
Sur un sable brûlant
Jusqu'à la ligne d'un horizon rougeoyant,
Pour nous tout n’est que vide.
Dans l'Univers infini et glacé
Le point de départ
C'est le Vide.
Et dans l'ombre toujours,
Malgré nos efforts,
Quelque élément ignoré,
Non répertorié.
De ces lacunes mêmes,
Dans l’appréhension
Globale des choses,
Dans la mémoire défaillante,
Dans notre esprit,
Et par son imperfection,
L’Homme créa le Vide.
Le vide étant encore
Ce qui laisse la part belle
À l'imagination,
On le créera toujours assez fidèlement.
Quoi de plus énigmatique
Que cette notion d'espace désertique,
Quoi de plus poétique aussi?
L'absence, en nous toujours,
Suscitera et continuera
D'attiser le désir.
L’attente, l’oubli, les silences,
Les soupirs, les non-dits
Capital !
De nos discours,
L’Obscur, l’Inexpliqué,
Exciteront le plus notre curiosité.
De notre passage sur terre
Que restera-t-il ?
Dans le meilleur des cas
Bribes de discours échappées,
Presque par mégarde,
Vérités d'un mouvement de lèvres
Et de mâchoires,
Plus que suffisantes.
L'intérêt d'en dire plus?
Télégramme inachevé,
Ta langue hachée
De mâcheurs de chewing-gum
Toujours pour nous, sera
La meilleure littérature qui soit.
Septembre 85
©ClaudeHenriMarron
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